Lorsqu'un conflit dégénère en harcèlement psychologique

Une infirmière a déposé plusieurs griefs, dont deux pour harcèlement psychologique. La preuve a révélé l’existence d’une relation conflictuelle entre la salariée et une collègue de travail. Les remarques insolentes et désobligeantes que la collègue faisait à la salariée en présence des autres membres de l’équipe, telles que « c’est quoi ton problème » ou « pour qui tu te prends », pouvaient paraître insignifiantes lorsque prises isolément. Toutefois, ces remarques dénotaient un manque de respect qui, au fil du temps, est devenu humiliant pour la salariée et a créé un milieu de travail néfaste. Celle-ci s’est absentée pour dépression à la suite d’une altercation où sa collègue l’a prise au collet. Saisi d’une plainte de harcèlement psychologique dès octobre 2005, l’employeur n’a rien fait pour faire cesser le harcèlement psychologique. Selon l’arbitre, l’employeur ne pouvait se limiter à dire à la salariée et à sa collègue de régler elles-mêmes leurs problèmes. Des dommages moraux de 50 000 $ et des dommages exemplaires de 10 000 $ sont accordés à la salariée.

Syndicat des professionnelles et professionnels en soin de santé du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (FIQ) et CHUM (Hôpital Notre-Dame) (A.N.), DTE 2011T-730 (T.A.) Me Diane Veilleux